Le Golfe de Sorrente, terre de marins

Au temps de l’empire Romain, le golfe de Naples était considéré comme le premier centre maritime mondial. A partir du 11ème siècle, on trouve les principaux centres du trafic maritime italien à Venise, Gênes, Pise et, plus particulièrement pour le sud, à Amalfi. Un peu plus tard et pour les siècles qui vont suivre, le Golfe de Sorrente près de la baie de Naples va prendre une place prépondérante dans ce commerce, impliquant par la même les habitants de la péninsule de Sorrente qui comprend la côte sud-est de la baie de Naples, une région emprunte d’une grande tradition maritime remontant jusqu’à la Grèce antique. La ville de Sorrente elle-même a probablement été fondée par les Grecs : la légende d’Ulysse raconte que c’est à Capri qu’il a rencontré les Sirènes.
Le « piano » appelée également plaine de Sorrente compose la partie centrale de la péninsule de Sorrente. Des quatre villes situées dans la plaine, Meta di Sorrento est celle qui, depuis la nuit des temps, a engendré le plus grand nombre de vocations maritimes.

17ème siècle

Pietro Antonio Cafiero était un propriétaire de bateaux dédiés au secours des marins
Cafiero est l’un des noms les plus répandus parmi les citoyens de Meta, nombre d’entre eux étant armateurs, capitaines de bateaux ou marins. Pour se distinguer les uns des autres, chaque Cafiero utilisait un surnom. Le surnom de la famille de Pietro Antonio Cafiero était : Masano.                                                                           On trouve des traces incontestables de l’activité des Cafieros dans le transport maritime et de leur intérêt pour les navigateurs à travers la création, en 1629 par Pietro Antonio Cafiero, d’un fond de solidarité « Monte della S.S. Annunziata dei Cafiero » destiné à secourir et aider les marins capturés par les pirates musulmans.

Pietro Antonio a quatre enfants, dont l’un se prénomme Salvatore. Depuis cette époque, chaque aîné de la famille Cafiero va être prénommé alternativement Salvatore et Pietro Antonio et, à chaque génération, tous les Cafieros vont être impliqués dans le transport maritime.

19ème siècle

Les Cafieros inscrivent leurs actions dans la lignée de leurs ancêtres
Dans les premières années du 19ème siècle, un Salvatore Cafiero fonde, comme l’avait fait son ancêtre Pietro Antonio, une société mutualiste, la « Compagnie d’Assurance et de Changes Maritime de la Plaine de Sorrente » avant de prendre, en 1826, la Direction de la « Compagnie des Navires à Vapeur de la Péninsule de Sorrente. Son fils, qui naît en 1833 et porte le même nom, exploite quatre embarcations dont trois naviguant sous le commandement de ses trois fils. L’un d’entre eux, Pietro Antonio (1873 à 1930), travaille activement dans sa ville de Meta à promouvoir le commerce maritime et la formation du personnel navigant, tout en étant très actif dans la banque et les affaires publiques. Il épouse Maria Laura Lauro et a cinq enfants, dont deux, Leopoldo et Salvatore, vont accéder au rang de commandant de navires de hautes mers.
C’est au milieu du 19ème siècle, en 1850, que les intérêts financiers de la famille Cafiero dans le commerce maritime sont inscrits dans le Registre de la Lloyd.

20ème siècle

Salvatore Cafiero donne une impulsion nouvelle aux affaires maritimes des Cafieros
Salvatore Cafiero, fils de Pietro Antonio et de Maria Laura Lauro, naît à Meta en 1909. C’est lui qui va donner en 1955 le nom de « Augustea » aux affaires maritimes initiées par les générations de Cafiero l’ayant précédé.
Détenteur d’un diplôme de capitaine de navire long-courrier, il devient, entre la Seconde Guerre Mondiale et l’année 1964, commandant de la très célèbre flotte de l’armateur Achille Lauro. En 1955, il fonde la société « Augustea », une entreprise destinée à pratiquer le remorquage dans le port d’Augusta (premier centre portuaire pour la pétrochimie en Italie, situé entre Syracuse et Catane). Il intègre dans « Augustea » les intérêts financiers des Cafieros consignés dans le Registre de la Lloyd et, dans le même temps, il devient actionnaire majoritaire de deux autres compagnies maritimes siciliennes.